mardi 11 décembre 2012

Ibuka une association qui Oeuvre au Rwanda



Vous avez vu hier que nous organisons une Tombola dont les fonds iront directement vers Ibuka.

Je vous fais un copier/coller de ce que fait cette association.

Je trouve leur travail intéressant et en connexion sur le terrain. Ce qui est une chose importante quand vous êtes donateurs. De plus j'aime le principe de suivi d'un groupe sur plusieurs années. Ce ne sont pas des actions ponctuelles comme certaines grosses associations qui jouent sur la vague médiatique.

Merci de votre soutien et de votre investissement.

Pank


LE CLUB URUMURI (LUMIERE en français)

Le contexte
Le génocide contre les tutsi au Rwanda en 1994 n'a duré que trois mois, mais a fait plus d'un million de morts. Parmi les rescapés, beaucoup d'enfants qui se sont retrouvés seuls, sans aucune famille ni même un adulte pour les élever ou les encadrer.
Ainsi dans la province du Sud, à Butare se sont retrouvés 67 gamins de différentes régions dont les noms sont en annexe.
Certains étaient dans des orphelinats, d'autres trainaient dans les rues à la recherche de nourriture et dormaient où ils pouvaient. A cette époque, le Rwanda était déstructuré, tous les biens avaient été volés et les maisons des Tutsi détruites par les tueurs.
Il a donc fallu tout reconstruire et créer de nouvelles institutions adaptées à la situation. C'est ainsi que fut créé le FARG (Fond d'Aide aux Rescapés du Génocide). C'est le responsable local du FARG de l'époque qui a obtenu d'un directeur d'une école des parents à Butare de laisser les enfants dans son école pendant les vacances.

Ces enfants ont vécu dans cette situation de 1994 à 2005, allant à l'école et y logeant, jusqu'à ce que la décision de fermer les orphelinats fût prise. Il était demandé aux gens de bonne volonté ou aux familles lointaines des enfants de les récupérer et de les élever.
Beaucoup de personnes se précipitèrent, motivées par une aide qui devait accompagner cette action, mais aussi et surtout, un avantage inavoué de trouver un(e) employé(e) gratuit(e), qui ne se plaindra jamais, n'ayant aucun recours; et c'est ainsi qu'on trouve aujourd'hui des enfants qui n'ont jamais été scolarisés, qui n'ont appris qu'à faire des tâches ménagères.

L'histoire du Club Urumuri
Le Club Urumuri a commencé le 25 mars 2000.
En 2005, date importante pour ces enfants, la personne qui les avait aidé pour les loger dans une école, obtint pour eux une maison à Matyazo. Ils étaient donc 67 venant pour certains des orphelinats qui venaient de fermer et d'autres qui logeaient jusque là à l'école.
C'est une Association qui s'appelle PAGE-Rwanda, basée au Canada, qui a restauré cette maison (car elle avait aussi été détruite), et qui leur a construit une autre petite maison à Mbazi (à la sortie de Butare vers Kigali). Ils ont préféré ne pas habiter dans cette dernière pour des raisons de sécurité.
En 2007 une membre d'Ibuka-France leur a rendu visite et a constaté qu' ils étaient toujours tous dans cette maison destinée à une famille normale de 4 ou 5 personnes! ils dormaient partout! les filles dans la chambre, le salon, et les
garçons dans les dépendances (la cuisine et les petites pièces de rangement). Ils étaient obligés de faire la cuisine dehors dans de très grosses marmites. On ignore comment ils se débrouillaient quand il pleuvait!
C'est le FARG qui leur donne les vivres et un peu d'argent via le district, lequel s'organise comme il veut, selon le responsable du moment! Parfois ils sont obligés d'attendre et d'aller supplier pour qu'on leur donne ce qui leur revient de droit! Inutile de préciser qu'ils n'ont pas mangé tous les jours et à leur faim!
Ces jeunes sont originaires de Butare, Gikongoro et Gitarama; ils ne se connaissaient pas au départ, mais ils ont réussi à se former une vraie famille!
En 2008, une autre Association (SAFE Canada) leur a construit 2 autres petites maisons, celles que le groupe de Colette a visité.
Depuis le groupe initial a évolué:
- 12 filles se sont mariées et 13 autres jeunes ont trouvé une famille pour s'occuper d'eux, 6 travaillent;
- il reste donc 36 orphelins sans revenus ni moyens qui doivent poursuivre leurs études:
- 4 ont fini leurs études universitaires, et sont à la recherche d'emploi
- 20 sont à l'Université du Rwanda,
- 4 sont en fin de secondaire et n'ont pas d'opportunité de poursuivre leurs études faute de moyens, -7 sont en secondaire et une est en primaire
Celle qui est en primaire a été amenée vers le groupe par le district en mars dernier: C'est une fille qui comme expliqué plus haut a été exploitée par des gens qui étaient censés l'aider. Désiré, le jeune responsable du groupe, m'a expliqué qu'ils l'ont mis à l'école pour qu'au moins elle apprenne à lire et à écrire!
Un autre garçon du groupe a pu retrouver sa soeur, laquelle a vécue dans ces mêmes conditions, ils ont pu l'aider à faire une formation en hôtellerie, mais elle est aujourd'hui sans emploi.

L'aide au Club Urumuri
Après cette visite d'Ibuka-France en 2007, nous avions décidé de nous occuper spécialement de ce groupe et avions commencé à nous demander comment le faire de manière efficace. En effet, au Rwanda l'aide aux rescapés consiste, pour les étrangers, à financer des projets concrets qui sont supposés générer des revenus afin que les personnes soutenues se gèrent et améliorent ainsi leur quotidien et deviennent autonomes.
Nous avons donc pensé faire la même chose, car un membre d'Ibuka-Rwanda (para-juriste), qui s'occupait de la région, nous avait fait part des projets que ces jeunes voulaient essayer de mener pour améliorer leur quotidien et pour pouvoir payer leurs études:
- C'était d'abord un projet de restauration, qui s'est révélé, après étude, irréalisable, les conditions imposées par la loi pour les restaurants même si elles étaient justes et indiscutables, devenaient tellement onéreuses que nous n'aurions jamais pu le réaliser, ceci s'ajoutant à des préconisations techniques difficiles à remplir.
- Ensuite ils ont étudié et proposé un projet de décoration et d'animation événementielle (cérémonies de mariages, fiançailles et autres manifestations familiales ou traditionnelles)
Huit personnes , membres d'Ibuka France, sont parties en voyage au Rwanda en avril-mai 2011, dans le but d'aider à démarrer cette action qui consistait d'abord à lever les préalables de financement: acheter un terrain et construire un local qui devait permettre de stocker le matériel encombrant ( chaises, tables, tentes etc...), et de loger deux ou trois jeunes pour assurer le gardiennage. Ce projet permettait aussi de garder la cohésion du groupe, étant un bien commun, il leur permettait d'avoir un endroit où se réunir tous de temps en temps, comme toutes les familles.
Arrivé sur place, le groupe a pris le temps nécessaire de faire plus ample connaissance , de discuter avec les jeunes, les responsables d'Ibuka Rwanda et d'autres personnes qui vivent au quotidien les réalités sur place.
C'est grâce à cette concertation et en accord avec les jeunes que - ensemble - nous avons pris la décision de chercher des fonds pour financer les études de 14 d'entre eux qui ne pouvaient plus être scolarisés faute de moyens .
Ils étaient tellement émus et tellement heureux que nous avons passés le reste de l'après -midi à chanter et à danser. J'ai enfin vu un sourire sur leurs lèvres!!
Dès le retour en France, nous avons informé les autres membres de notre association (IBUKA-FRANCE), des décisions prises et après réflexion, nous avons opté pour "UN PARRAINAGE DE GROUPE", de tout ce groupe, car ce sont des jeunes qui se sont inventés une famille, qui ont pu s'entraider depuis 2005 comme des frères et soeurs, les plus grands assistant les plus jeunes à tous points de vue. Il aurait été malvenu de notre part de créer des discordes en privilégiant tel ou tel enfant. Pour ce faire, un compte destiné qu'aux études a été ouvert.
En effet, si l'école est gratuite au Rwanda jusqu'à la fin du secondaire (BAC), c'est à partir de l' université que la scolarité devient payante et très chère. Il s'avère qu'elle peut être prise en charge soit par l'état soit par le FARG à la seule condition d'avoir des notes exigées. Certains enfants y arrivent, mais surtout ceux qui travaillent dans de bonnes conditions.
Ceux qui n'atteignent pas le barème exigé sont obligés de se débrouiller pour trouver eux-mêmes des financements.
Certains parmi les jeunes du club ont pu y arriver d'autres non, pour plusieurs raisons liées à leur mode de vie et aux conséquences de tout ce qu'ils ont vécu. Ils n'ont jamais eu aucune aide psychologique par exemple !
Les autres jeunes de leur âge dans les mêmes conditions scolaires continuent leurs études quand même, mais ce sont leurs parents et leurs familles qui en assument les frais. C'est pour assurer le rôle de leur famille que nous avons pris en charge les 14 qui n'avaient pas pu intégrer l'université faute de moyens, 6 ont pu obtenir les notes requises et sont pris en charge soit par l'état soit par le FARG.
Il peut y avoir une possibilité qu'en fin de 2ème année, le FARG prenne le relais pour ceux qui sont dans des universités agrées par l'état.

Concrètement aujourd'hui
Parmi les 20 jeunes à l'université, 14 sont pris en charge par Ibuka-France.
Les 4 jeunes en fin de secondaire, suivant les résultats, intégreront peut-être le groupe que nous soutenons.
7 au secondaire auront peut-être aussi besoin de notre aide à l'entrée de l'université.
Aux frais de scolarité, il faut ajouter les frais de déplacements et de logement pour ceux qui sont ou seront scolarisés dans d'autres villes.
Nous sommes conscients des problèmes liés à leurs besoins quotidiens et c'est pour cette raison que le groupe qui s'était rendu au Rwanda a préféré ouvrir un compte réservé exclusivement aux études, avec la double signature, du président d'Ibuka-Rwanda, qui vit à Butare, et celle soit du responsable des jeunes soit de leur trésorière.
Ce compte n'est donc utilisé qu'au début de l'année scolaire: à l'inscription, les établissements fournissent une facture que les jeunes donnent au président d'Ibuka qui leur fait des chèques au nom des établissements, correspondant à chacun et cosignés par un des responsables des jeunes pour toute l'année scolaire; ainsi ils peuvent travailler sereinement, sans peur d'être renvoyer d'un moment à l'autre s'ils ne peuvent pas payer.
Nous avons décidé de les aider jusqu'à la fin de leurs études, mais nous peinons à rassembler tous les ans la somme nécessaire. Nous sommes toujours à la recherche d'autres associations ou structures qui pourraient participer à cette action.
C'est dans cette optique que nous en avons parlé à Pauline Kayitare (Fondation Pauline Kayitare) et qu'elle nous a proposé des ordinateurs, qui sont les bienvenus, car certains font l'informatique et il est nécessaire qu'ils en aient . Pour les autres aussi, ils en ont besoin pour leurs travaux, sans compter qu'au moindre envoi ou réception d'un email, ils sont obligés de payer! 10 ordinateurs ont été fournis en juillet 2012 par Pauline Kayitare.
En ce qui concerne les autres frais , ils disposent d'un compte courant qui peut être utilisé si on veut les aider pour d'autres besoins.
Ainsi a déjà été envoyé, au titre de l'année 2011-2012 en cours, 7525 euros correspondant tout juste aux inscriptions et donc aux frais de scolarité.
10000 euros ont été envoyés le 25 aout 2012 pour couvrir l'année 2012-2013 en ce qui concerne la scolarité, les transports et l'hébergement.
Nous recherchons désormais pour l'année 2013-2014 la somme correspondante aux frais d'inscription, frais de scolarité et frais de transport ainsi que pour l'hébergement des plus éloignés. La Cellule essaye par ailleurs d'obtenir l'aide concrète du FARG pour ces 14 jeunes, de façon à ce qu'elle puisse aider un nouveau groupe du Club.

Concernant ceux qui sont à l'Université et qui sont suivi par la Cellule (14): Ils ont TOUS réussi et passent TOUS en 2 ème année. Ceux qui étaient dans une université non agrée ont pu s'inscrire ailleurs. Ils ont tous commencé le lundi 15 octobre 2012.

CONCLUSION
Comme expliqué auprès des jeunes, nous ne remplacerons jamais leurs parents, mais nous essayerons de faire au mieux pour essayer de remplir le rôle qu'ils auraient joué pour qu'ils se sentent soutenus et aimés, même si nous n'avons aucun lien de parenté, même si nous ne leur parlerons pas de leur famille puisque nous ne l'avons pas connu.
En revanche, nous pourrons les écouter puisque nous les comprenons ou nous essayons de les comprendre et à travers eux nous connaîtrons un peu leur famille qu'on leur a retiré et surtout nous connaîtrons de plus en plus et de mieux en mieux celle qu'ils se sont créées, à eux tous, pour que comme toutes les familles, ils aient aussi des amis.

PERSPECTIVES
-Nos objectifs sont en priorité de leur permettre d'achever leurs études et suivre des formations vers un métier pour qu'ils puissent évoluer dans la vie comme les autres jeunes , avec un travail qui leur fera vivre. Cet objectif peut être atteint si le FARG joue son rôle, ce qui est l'une des priorités de la Cellule.
-Les aider à avoir un endroit, UNE MAISON ou un CENTRE bien à eux dans lesquels ils se sentiraient tous chez eux et qui pourraient permettre à ceux qui n'ont pas pu faire d'études complètes ou ceux qui sont sans emploi de mener
des activités qui leur assureraient une vie décente. Si nous arrivons à réaliser cela nous aurons accompli une mission noble et juste. Ce n'est pas simple, mais à plusieurs, on peut y arriver.

ANNEXE 1
LISTE DES 55 ORPHELINS DU GENOCIDE MEMBRES DU CLUB URUMURI, présents en septembre 2008
(MATYAZO , DISTRICT DE HUYE , PROVINCE DU SUD)


1. AKIMANA Chantal
2. HARORIMANA Jean Bosco
3. GASANGWA Magdeleine
4. UWILMPUHWE Rachel
5. MUKAKARERE Francine
6. MUKABUTERA Chantal
7. MUKARUTESI Jacqueline
8. NYIRANSABIMANA Josiane
9. MUMPOREZE Antoinette
10. UWITONZE Alice
11. MUSABYIMANA Pauline
12. NYIRAKAMANA Clémentine
13. NIYONSABA Sérapie
14. MUKASHEMA Marie Louise
15. TUYISENGE Dorothée
16. MUKAGASANGWA Clarisse
17. NDAYISENGA Charles
18. SINDIKUBWABO Innocent
19. INGABIRE Christine
20. MUKAMURANGWA Médiatrice
21. MUKABAKINA Vestine
22. KARANGWA Eugène
23. UWIZEYE Protais
24. NSHIMIYIMANA Aloys
25. KARANGWA Béatrice
26. KABATESI Angélique
27. KAYIRANGWA Béate
28. UWINGABIRE Shemsa
29. KABATESI Germaine
30. MUKAGAHUNGA Chantal
31. MUKAMBASABIRE Alphonsine
32. UYISABYE Marie Josée
33. UWERA Chantal
34. MUTEZENDE Léoncie
35. MUKACYAKA Glorieuse
36. HATEGEKIMANA François
37. HABINSHUTI Théogène
38. NZEYIMANA Claude
39. NDAYISENGA Emmanuel
40. KUBWIMANA Isaïe
41. KARWERA Léoncie
42. KANKINDI Anatalie
43. UWAMARIYA Francine
44. BAMPIRE Edith
45. NDAHIMANA Désiré
46. UWAMAHORO Irène
47. NIBAGWIRE Clémentine
48. MUKANYANDWI Béatrice
49. NISHYIREMBERE Francine
50. UWERA Marie Rose
51. UMURE Clarisse
52. MUKAMANA Solange
53. MUKESHARUGO Gaudence
54. KANZAYIRE Marie Claire
55. NSABIYERA Védaste


LISTE DES 14 JEUNES FAISANT L'OBJET DU SOUTIEN D'IBUKA en 2012
1. SINDIKUBWABO Innocent
2. KARANGWA Eugène
3. UWIZEYE Protais
4. MUKASHEMA Marie Louise
5. MUKAGASANGWA Clarisse
6. MUKABAKINA Vestine
7. MUKAMANA Solange
8. MUKAKARERA Francine
9. NDAHIMANA Désiré
10. AKIMANA Chantal
11. UWAMARIYA Francine
12. HARORIMANA Jean Bosco
13. HABINSHUTI Théogène
14. MUTEZENDE Léoncie

ANNEXE 2 : LES RESULTATS
1. SINDIKUBWABO Innocent : Passage en seconde année (61%)
2. KARANGWA Eugène: Passage en seconde année
3. UWIZEYE Protais: Actuellement au Darfour, revient en mars pour reprendre sa première année
4. MUKASHEMA Marie Louise : Passage en seconde année
5. MUKAGASANGWA Clarisse: Passage en seconde année (56%)
6. MUKABAKINA Vestine : Passage en seconde année (50%)
7. MUKAMANA Solange: Passage en seconde année (59%)
8. MUKAKARERA Francine: Passage en seconde année (56%)
9. NDAHIMANA Désiré: Passage en seconde année (64%)
10. AKIMANA Chantal : Passage en seconde année (55%)
11. UWAMARIYA Francine : Passage en seconde année (57%)
12. HARORIMANA Jean Bosco : Passage en seconde année
13. HABINSHUTI Théogène : Formation audiovisuelle réussie, retourne en dernière année secondaire
14. MUTEZENDE Léoncie : Passage en seconde année (62%)

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